Elton John, j’y suis allée ; le 09/12/08

 

Elton John sur la scène de Bercy. Le spectacle était retransmis en direct dans

36 salles de cinéma en France et dans 72 à travers l’Europe.

D’abord, des baudruches, immenses et colorées, gonflées en un clin d’oeil au milieu des néons
 
et évacuées de même: bananes, coeurs, roses, jambes de femme avec bas nylon, tube de rouge à lèvres.
 
 
Puis des films sur écran géantissime, courts-métrages d’avant garde, fascinant, signés David LaChapelle.
 
Ils sont les vrais clous du spectacle, surtout celui où Justin Timberlake incarne un Elton John seventies couvert de fans.
 
Puis un piano, rouge, qui donne son nom au show et son clinquant au style rutilant, comme de juste,
 
du pianiste Elton John. Comme pour le vin, rouge lui aussi, les plus vieux tubes sont les meilleurs,
 
et l’artiste, chambreur, les sert chambrés.
 
La raison d’être du concert, c’est la nostalgie, celle des années 70, de ses tenues psychédéliques,
 
de sa liberté androgyne, de son esthétique gay et de son altruisme dogmatique. A cette époque-là,
 
on était assez insouciant pour se permettre d’être gentil, et assez rassasié pour se permettre d’être généreux.
 
"Nous avons vécu", soupire le public face au miroir kitch enluminé par Elton John. "J’ai été, et I’m still standing",
 
répond l’artiste, affectueux. Une génération qui a rêvé et profité, mais qui n’a rien compris ni construit.
 
 De sympathiques poètes qui ne sont pas tous devenus d’égoïstes bobos.
Le musicien a interprété durant deux heures un florilège de 40 ans de carrière, sur fond de projections vidéos et d’énormes formes gonflables kitschs. 
 

"Le rouge est la couleur de l’amour, et beaucoup de mes chansons vont parler d’amour",

a expliqué Elton John sur scène qui a joué ses tubes sur fond de débauche d’images – gratte-ciels, danseurs, surfeurs,

flippers, machines à sous, fausse Marilyn – et entouré d’un défilé de formes gonflables improbables –

immenses jambes avec bas et jarretelles, tube de rouge à lèvres et lettres du mot Love en final  

qui mêle exubérance provocatrice et mauvais goût assumé.